Une armoire en bois de couleur sombre, un lit parfaitement ordoné, des mur presque aussi blanc que la peau de nacre de Ikue et une grande fenêtre offrant une jolie vue sur le jardin orné de rosiers. Tel était le décor qui entourait le princesse des glaces, une chambre ne possédant rien d'exceptionnelle et qui pourtant se trouve être le lieu de vie d'une personne hors du commun. Comme quoi, tout est possible. Ikue venait de ranger ses derniers vêtement dans l'armoire et son regard de neige était à présent porté sur l'extérieur : il ne faisait pas vraiment beau, des nuages blanc voilaient le ciel et une brise glacée avait envahit les lieux, un temps que bien peu de personne apprécient. Mais pour la jeune demoiselle ce temps était simplement idéal, Ikue n'était guère une personne appréciant la chaleur pour ne pas dire qu'elle la fuyait le plus possible. Quoi de plus normal lorsque notre pouvoir consiste à être ne parfaite harmonie avec l'élément naturel le plus froid qui existe.

Soudain une forte envie de quitter ses quatre murs envahit l'esprit d'Ikue, elle voulait sentir le vent faire voler ses cheveux et sentir la brise caresser son visage, normalement elle s'accordait ses plaisirs une fois par jour mais ces derniers temps Ikue n'avait pas vraiment eu le moral à sortir bien que l'envie ne manquait pas. La princesse des glaces saisit un long manteau argenté qu'elle plaça délicatement sur ses épaules avant de s'engouffrer dans le couloir. Tout en marchant de son pas gracieux, la jeune demoiselle observa les lieux avec attention. Il fallait admettre une chose, même si cette pension est incapable d'offrir à Ikue le confort et le luxe qu'elle a toujours eu et mériter, la décoration était de bon goût. On pouvait voir tantôt un tableau sur le mur, tantôt une sculpture dans le bois. Les fenêtres étaient toutes très grandes, offrant une vue imprenable, des rideaux bordeaux les encadraient parfaitement et cela donnait une atmosphère chaleureuse et intime. Ikue continuait de marcher avec élégance tout en essayant de se faire à l'idée que ce lieu sera désormais sa nouvelle maison, il n'y aura plus ses serviteurs, plus sa mère dans la cuisine, plus de caniche blanc tout le temps en train de réclamer des caresses...Non tout cela était bel et bien terminé.

Finalement Ikue sortir enfin de la pension et le froid de l'extérieur l'entoura comme une couverture douillette attendant que quelqu'un vienne s'y déposer. La différence de température entre l'intérieur et l'extérieur était assez flagrant mais préférant le froid cela ne dérangea en rien la demoiselle. Elle déambula gentiment au milieu des rosier et au passage elle saisit la plus belle des roses et la glaça pour ensuite la porter à ses lèvres et y déposer un petit baiser. Elle marcha ainsi en tenant la rose contre son cœur et finit par trouver un banc sur lequel s'asseoir. Ikue s'appuya contre le dossier et croisa les jambes ce qui permit de faire bouger sa longue robe et de dévoiler ainsi ses longues jambes fine couleur de neige. D'un geste de la main elle glaça le banc dans un doux sourire. Ho que oui, la glace était un élément qu'elle aimait par-dessus tout. Indomptable, gracieux, froid et élégant tout comme elle. La princesse des glaces porta à nouveau la rose de glace à ses lèvres et fermât les yeux tout en savourant le silence qui l'entourait dans son petit paradis de glace personnel.

( Ito ; Relis toi avant de posté tu fais pleins de faute d'inattention ! N'oublie pas de rajouté les codes ! - Gras, Italique, ... - )

La jeune Ju regardait la vue que la fenêtre de sa chambre offrait. De son majestueux trône qui n'était autre que son fauteuil en velours rouge, elle pouvait voir la forêt, épaisse et mystérieuse. Ses grands et majestueux arbres semblaient froids, reflétant le temps actuel. L'enfant caressa l'accoudoir en bois verni. Il était doux et froid, tout comme le fauteuil, mais cela ne dérangea pas Ju dans son observation qui fut longue et détaillée. Un rayon de soleil, qui avait apparement réussi à traverser l'épaisse couche de nuage, caressa de sa couleur dorée un beau et majestueux chêne qui semblait avoir déjà une grande histoire derrière lui. Sa place était comme hiérarchique. On avait l'impression qu'il gardait les portes de ce sanctuaire qu'était la somptueuse forêt. Ju se leva de son fauteuil et regarda sa chambre. Elle était somptueuse et ornée de dorures. Elle jetta un coup d'oeil sur son lit à baldaquins, il demeurait. La petite humaine s'ennuyait dans cette prison dorée. Elle fut soudain prise d'une série de tremblottements et se rendit compte que Luka, ce démon qui someillait en elle, était en train de s'enfuir. La dernière chose qu'elle put voir, ces rideaux de soie, lui paraissait ternes. Tout à coup, elle tomba lourdement au sol sans pouvoir comprendre ce que la démone pouvait bien avoir cette fois-ci.

Luka se releva, plus grande et plus démoniaque que jamais. Elle avait faim.Qui pourrait bien-t-elle attaquer dans cette pension ? Elle regarda la chambre de l'enfant et la trouva puérile et trop peu majestueuse pour une femme comme Luka. Elle passa la main dans ses longs cheveux roses et les rejetta avec grâce dans sa nuque. Voulant sortir, elle prit un manteau qui tronait sur le lit, visiblement à la taille de la femme et le posa sur ses épaules. Luka se dirigea vers la porte, éteignit l'interrupteur et tourna la poignée en métal. La lumière qui émanait du couloir éblouit la jeune femme. Cette dernière referma délicatement la porte et sentit toutes les âmes humaines qui n'attendaient qu'à être dévorées. Seulement, elle sentit une âme demi-humaine, seule. Elle ne pouvait que saisir cette occasion. Luka se dirigea vers les escaliers, sourit aux gens qui apparement ne la reconnaissait pas et descendit une à une les marches de marbre blanc. Le hall était gigantesque et tout le monde était occupé à décorer la pièce pour Halloween. De vulgaires squelettes et des citrouilles, accompagné parfois de chat noir, étaient pendus en guirlandes. La jeune femme traça jusqu'à la porte d'entrée qui était immense. Elle l'ouvrit le plus délicatement possible et sans attirer l'attention. Ce fut une réussite. Tout le monde se souciait de savoir si leurs décorations étaient somptueuses.
Le froid frappa le visage de la jeune femme. Elle baissa la capuche de son manteau et respira un grand coup, après être passée à côté de toutes ces proies, bien que la plupart ne semblait pas entièrement humaines. Luka prit le chemin qui était indiqué « Jardin » et se dirigea avec son appétît. Elle vit alors une jeune femme, semblable à une statue de marbre, qui tronait sur un banc de glace. Les roses qui entouraient Luka sentaient délicieusement bon et la jeune fille fit semblant de s'attarder devant l'une d'elle qui était du même rose que ses cheveux. Le coeur de la démone se serra et elle cueuilli la rose pour la mettre en sorte de diadème, dans ses cheveux. Le vert et le rose tranchait avec le froid de la scène. Cependant, la jeune femme n'oublia pas son but premier qui était d'attraper cette humaine dans ses filets, pour pouvoir la manger plus aisément. Elle marcha donc en direction de la jeune inconnue, tête baissée pour cacher son sourire, et s'assit à côté d'elle. Luka ne savait que dire, et elle se demandait si la jeune fille l'avait remarquée. Elle frissona au contact du banc glacé, mais ne bougea tout de même pas. Elle prit la parole en disant d'une voix chaleureuse :

-« Bonjour, je m'appelle Luka et vous ? »

Elle essaya tant bien que mal d'arracher un mot à l'inconnue mais celle-ci resta immobile. Luka attendit donc calmement la réponse de la jeune fille, sans savoir pourquoi elle ne l'attaquait pas tout de suite.

Ikue était assise, immobile telle une statue de marbre à tel point que l’on aurait pu la confondre avec le banc lui-même fait de glace. La jeune demoiselle n’exprimait aucun sentiment, son visage était neutre ni heureux ni triste simplement occupé à laisser son esprit divaguer sur des pensées futiles et sans intérêt. Mais bon il fallait avouer que pour Ikue il n’y avait jamais eu de véritable intérêt à sa vie, la richesse et le luxe étaient certes deux choses dont elle ne pouvait se passer et dans lesquelles elle se vautrait avec plaisir et jouissance mais malgré cela elle n’avait pas de réel but à vivre. Elle errait dans ce monde, mangeant et buvant par simple habitude plutôt que par réelle envie et n’affichant que de très rare sourire à ceux qui semblaient en avoir besoin. Sourie, que voilà un verbe très peu employer par la jeune femme, si Ikue maîtrise la glace et est en parfaite harmonie avec celle-ci ce n’est pas simplement pour une raison « magique » mais parce que la glace est une partie d’elle-même et d’ailleurs cette glace protectrice et destructrice entoure fermement son cœur. D’autant qu’elle s’en souvienne Ikue n’a jamais versé de larmes et elle n’a d’ailleurs jamais sourit avec une réelle joie, elle semblait immunisée contre les émotions aussi bien bénéfiques que mauvaises et elle n’avait d’ailleurs jamais trouvé encore quelqu’un capable de la faire sourire d’un véritable sourire. Mais bon, il lui semblait très peu probable de trouver une telle personne, surtout dans ce pensionnat car pour la faire sourire il faudrait déjà prendre la peine de s’attarder sur elle pour la connaître et cela, et bien disons que les gens n’en n’ont guère envie mais en même temps ce n’est pas très surprenant vu qu’Ikue ne faisait pas d’effort pour être chaleureuse. Mais après tout chaleur et glace n’ont jamais fait bon ménage n’est-ce pas ?
La princesse des glaces était toujours perdue dans ses pensées et constatation lorsqu’elle fut rappelée à la réalité par une voix féminine. Au départ Ikue comptait rester murée dans son silence en espérant que l’inconnue se nommant…comment déjà ? Luka… oui c’est cela, partirait d’elle-même. Mais en repensant à sa phrase elle se rendit compte que Luka avait utilisé la forme de politesse que Ikue demandait toujours soit : de se présenter soi-même si on veut connaître une personne, et il fallait avouer qu’il était plutôt difficile de trouver des gens bien élevé dans ce monde. La jeune demoiselle déposa avec délicatesse la rose sur le banc juste à côté d’elle et finit enfin par poser son regard de glace sur la jeune arrivante. Elle la détailla un instant ne la lâchant pas des yeux sans pour autant paraître insolente : De très longs cheveux roses, un regard bleu plutôt magnifique il fallait bien l’avouer et un corps qui aurait fait fantasmer plus d’un. A y regarder de plus près Luka était parfaitement l’opposé d’Ikue, elle était « colorée » tandis qu’Ikue était « morne » mais bon en même temps ce n’était pas très difficile de paraître plus coloré qu’une personne qui est de la même couleur que la neige. Quoi qu’il en soit Ikue garda son regard sur elle et décolla ses lèvres pour répondre de sa petit voix cristalline et douce :

-Ikue, Ikue Kimiyo.

D’accord ce n’était là que de bien maigres paroles mais au moins elle lui avait répondu. Mais à vrai dire si la princesse des glaces ne parlait c’est simplement parce qu’elle se pose des questions sur cette jeune femme. A en juger par l’impression qu’elle dégage, Luka n’a pas l’air d’être humaine, enfin si mais pas totalement. Un sentiment de curiosité et perplexité envahit alors le corps d’Ikue, elle n’aimait pas être dans le doute hors en cet instant c’est un véritable sentiment de doute qui avait pris place. Ce pourrait-il que Luka ait tout comme elle des pouvoirs ? Hypothèse tout à fait plausible mais il lui semblait quand même déceler quelque chose d’autre chez elle, une présence différente. Autant de questions pour une seule et même personne, que voilà quelque chose d’étrange. Ne trouvant aucune réponse satisfaisante Ikue détourna son regard de la jeune femme pour le poser sur l’horizon sans fixer de point précis. En temps normal Ikue aurait demander à la personne de s’en aller mais même si Luka soulevait en elle pleins de questions elle… appréciait sa présence, qu’elle soit là ne la dérangeait pas bien qu’à la base elle cherchait un endroit calme. Ikue reprit alors la rose de glace dans sa main et caressa l’une des pétales avec douceur mais sans y prêter une véritable attention, son regard se perdait dans la blancheur des nuages au loin et c’est alors qu’une question tout à fait bénigne et sans intérêt fit irruption dans son esprit. Maintenant qu’elle y pensait le banc était couvert de glace à cause d’elle or Luka s’y était assise comme si il avait s’agit d’un simple banc comme les autres, normalement les gens fuient le froid mais Luka elle semblait le supporter. Ikue reposa alors son regard sur elle et se laissa aller à la discussion :

-Dites moi, le froid ne vous gène pas ? car nous sommes quand même assises sur un banc de glace. Et pendant que j’y suis, je suis nouvelle dans ce pensionnat mais je ne vous ai encore jamais croisée sinon je m’en serai souvenue, alors cela fait-il longtemps que vous êtes ici Luka ?

Deux questions, ni plus ni moins mais comme cela elle montrait qu’elle savais faire preuve d’intérêt pour les autres et en même temps c’était une manière détournée de savoir ce qu’elle était réellement, car une chose était certaine : Luka n’est pas humaine. Mais elle souhaitait quand même avoir confirmation plutôt que de se lancer à corps perdu dans des constatations et idées qui pourraient être à côté de la réalité. C’est alors qu’Ikue sentit quelque chose changer en elle, pour la première fois depuis longtemps elle sentit une étincelle de curiosité et d’intérêt naître en elle. Cela ne lui était pas arriver depuis bien longtemps et rien que pour cela elle remercie Luka.

Des mots incertains tira Luka de sa rêverie. Elle essaya de se remémorer de ce que lui avait dit la jeune inconnue, qui se révélait s'appeler Ikue Kimiyo :

-Dites moi, le froid ne vous gène pas ? car nous sommes quand même assises sur un banc de glace. Et pendant que j’y suis, je suis nouvelle dans ce pensionnat mais je ne vous ai encore jamais croisée sinon je m’en serai souvenue, alors cela fait-il longtemps que vous êtes ici Luka ?

Ayant très bien remarqué que le banc était fait de glace et ayant soutenu longuemment son regard sur ce fait, Luka ne pourrait pas mentir. Elle ramena ses cheveux longs et d'une couleur rosée sur son épaule droite et dit Ikue. La jeune fille lui dit alors :

-« Le froid est faible par rapport à la chaleur de mon coeur. »

Quelle poésie, bien sûr, étant donné que Luka n'avait point cet organe si recherché par les humains, enfin, elle en avait sûrement un mais pas au sens figuré. L'amour ne l'avait jamais intéressée car c'était quelque chose de soi-disant inutile et qui ne servirait jamais à rien d'apprès cette même personne. La deuxième question posa problème à Luka, bien sûr qu'elle était nouvelle, mais est-ce qu'elle sera utile à Ikue. Enfin, assez utile pour pouvoir rester aux côtés de sa proie alléchante. La jeune fille sentait délicieusement bon et Luka avait du mal à rester en place et calme. Une douleur dans la poitrine se fit ressentir. La jeune femme mit sa main sur la poitrine et la serra très fort tout en disant à son interlocutrice qu'elle était nouvelle. Est-ce qu'elle pourrait rester avec la jeune fille ?

Ju ne voyait rien, elle était enfermée dans une boîte noire. Comme d'habitude se dit-elle, mais cette fois-ci, elle réussirait difficilement à reprendre le contrôle de son corps. La petite fille mit sa tête dans les genoux et pensa à une manière de sortir de cette torpeur. La petite fille avait peur dans ce noir absolu. Bien qu'elle ait 13 ans normalement, elle est comme une fillette de 7 ans. Cette dernière aurait peut-être même moins peur.

Luka continuait à observer la jeune Ikue et lui demanda :

-« D'où venez-vous ? »

Oui, bonne question, d'où venait cette jeune inconnue ? Luka ne savait presque rien d'elle hormis son âge et le fait qu'elle possédait le pouvoir de la glace, pas très dur à remarquer. Luka s'ennuyait et avait faim. Vraiment, comment pourrait-elle assouvrir sa soif d'humains avec cette fille qui était si lente ? L'horrible femme se leva du banc, sentant tout le bas de son corps revivre, et alla déposer un baiser sur une rose blanche. Cette dernière semblait se fâner au fur et à mesure mais la jeune femme n'y prêta pas attention. Elle continuait à marcher et aller de roses en roses. Ikue restait toujours assise et immobile. Luka revint s'asseoir à côté de son interlocutrice.

Ju se souvint de la fois où Luka avait mangé son meilleur ami. Elle en eut des frissons pendant quelques instants mais se remit à ne penser à rien, attendant sa libération.