Haiko souleva brusquement ses paupières. Les rayons de lumières percutèrent ses rétines artificielles et ses iris se rétrécirent légèrement. N’importe qui se trouvant juste au-dessus de lui et le regardant droit dans les yeux aurait pu le voir. Sauf qu’il n’y avait personne, évidemment. Et cela paraît encore plus évident lorsqu’on sait que Haiko a passé la nuit dehors sur un banc. Avec pour seuls témoins les étoiles et la lune…
Il se redressa pour se retrouver dans une position en tailleur, et il éteignit le réveil intégré qui était la cause de son éveil. Pourquoi avait-il programmé la sonnerie déjà ? Ah ! Oui. Le voyage en Angleterre. C’était ça. Il devait prendre l’avion avec les autres pensionnaires ce matin. Il finit de se dresser sur ses pieds et jeta un œil autour de lui. Une brume blanche tapissait le sol du par cet serpentait entre les arbustes, rendant le paysage saisissant.
Haiko prit un clicher de ce joli spectacle, de façon à le garder à jamais gravé dans sa mémoire… Sauf s’il envoyait le fichier dans la corbeille. Si c’est pas beau d’être un ordinateur sur pattes !
Avec un léger, mais alors trèèèèèèèèèès léger sourire sur les lèvres, il récupéra e sac de voyage qu’il avait déposé sous le banc où il avait passé la nuit. Moui, il valait mieux être prévoyant et ne pas faire ses valises à la dernière minute. D’un geste souple, il le balança sur son dos et partit.
Haiko fit la moue. Il n’aimait pas trop qu’on formule des ordres comme ça, en deux mots, juste avec un nom commun. Quoi, ses papiers ? Il devait les manger ? Les brûler ? En faire un avion ? Et même pas un « s’il vous plait » histoire de paraître aimable et poli. Non, vraiment, Haiko n’aimait pas trop cette manière de dire les choses.
Pourtant, d’un geste décidé et presque fier de lui, il plongea la main dans la poche intérieure de sa veste, en sorti ses faux papiers et les présenta. RAH ! Il avait toujours rêvé de faire COMME DANS LES FILMS ! Il ne lui manquait plus que le : « Bond. James Bond. » et tout serait parfait. Sauf qu’il aurait l’air d’un crétin finit…
Pfiouhh… Monter dans un avion alors qu’on est un androïde et qu’on dégage toutes sortes d’ondes n’est pas chose aisée.
En effet, Haiko avait fait sonner tout les portiques de sécurité et avaient eu droit à une bonne dizaine de fouilles corporelles… Et il pouvait jurer que certains pervers en avaient bien profité ! C’est donc avec soulagement qu’il entra enfin dans le corps de l’avion. Celui-ci était déjà bien plein, et il vérifia sur son ticket le numéro de la place qu’on lui avait attribué.
Il fila à travers les rangées de trois sièges jusqu’au moment où il arriva devant ceux qui l’intéressé. Et une personne était déjà assise sur le siège près du hublot. Quelqu’un qui connaissait, même. Un certain blond qui l’avait à moitié violé dès son arrivée… Le robot brun piqua un far et s’assit à sa place. RAAAAAH. QU’EST-CE QU’IL ÉTAIT SENSÉ FAIRE ?
« Bonjour, je m'appelle Jin Koi.... »
Il tiqua. Jin quoi ? Il s’était planté de personne ?
« Ah bon ? Tu ne t’appelles pas Yuu S- ? AH MAIS NON ! »
Il s’arrêta de parler en se réalisant quelle ânerie il allait dire ! Ils avaient des fausses identités, bon sang ! Et il serait préférable qu’il n’oublie pas cette information des plus cruciales… Rougissant, il s’excusa :
« Ah mais oui, Jin Koi, suis-je bête ! M-moi c’est… Euh… Akira. »
Pwah. Quel nom horrible, il préférait de très loin le sien !
« M-m-m-m-mais on se connaît déjà, hein ? »
Il fut coupé par une personne s’asseyant à la place libre à côté de lui. Haiko le regarda d’un air intimidé… Ce type avait plus l’air d’un éléphant de mer que d’un humain. Tentant d’ignorer l’homme visitant les profondeurs ses narines avec son indexe, il jeta un regard au blond et dit d’une voix tremblante :
« Alors comme ça tu vas en Angleterre, toi aussi ? »