Une espèce de micro forêt, des arbres partout, un silence de mort, où pouvait bien être Narashii ? Elle tournait en rond, c'est tout ce dont elle était sûre. Ses sens de vampire étaient complètement brouillés par ce sentiment de colère, sentiment qui l'avait d'ailleurs mené en ce lieu inconnu. Pourquoi s'était-elle engagé dans ce lieu ? Tout simplement pour calmer cette rage qu'elle avait accumulé, cette colère prête à exploser. Elle ne savait même plus d'où venait ce mécontentement d'ailleurs... Elle avait prit son repas, un jeune homme d'environs 17 ans qui n'avait pas pu s'empêcher de s'approcher d'elle, il n'aura d'ailleurs plus l'occasion d'approcher qui que ce soit... Sauf si elle ne l'avait pas suffisament vidé de son sang pour entrainer sa mort, oui, elle n'avait pas tout bu, complètement ailleurs, elle n'avait pas faim. Nara' avait donc tracé sa route en direction de cette forêt, à la recherche de calme, de silence, et de solitude. Oui, solitude. Chose extraordinaire pour la vamp qui en avait habituellement horreur...

Mais à présent c'était trop tard pour penser au passé, elle était perdue un point c'est tout. Il fallait se calmer, reprendre ses esprits, contrôler à nouveau ses mouvements. Ainsi elle pourrait retrouver la Pension sans problème. Elle respira profondément, inspirant puis expirant de grandes bouffées d'air frais. Quelle heure était-il ? Le soleil commençait tout juste sa descente, à peine visible à travers le feuillage épais. Deux heure ? Trois heure ? Plus ? Peut-être... Sa vue redevenait net, elle voyait à nouveau normalement, entendait comme se le doit un vampire et son odorat revenait. Elle lacha un sourire de soulagement face à la disparition de cette colère dont elle ne savait plus vraiment la cause. Regardant un peu autour d'elle, elle leva les yeux au ciel en voyant qu'elle apercevait la lisière de la petite forêt. Qu'est-ce que c'était stupide de perdre ses moyens comme ça ! Mais au lieu de repartir vers la Pension, elle se dirigea à l'opposé. A quelques mettre, une immense accumulation de pierres apparut devant elle, couvert de végétation, on aurait pu pensé à un vieu batiment effondré...

Narashii s'approcha du tas de pierres et reconnut alors une sorte de vieu temple. Ce tas de gravas était un temple ? Un monument ? Observant un instant le batiment, elle aperçut une silhouette un peu plus loin et se dirigea vers cette dernière. C'était un jeune homme, sûrement un étudiant de la pension... Oui, un étudiant bien sage et bien cultivé qui venait, en tant que petit curieux, visiter ce temple pour pouvoir dire à son professeur : "Monsieur ! Je suis allé visiter le temple à côté de la pension !" Persuadé qu'il s'agissait d'un de ces faillots professionels, elle hésita à aller le voir. Une branche craqua sous un de ses pas, alertant l'inconnu de sa présence. Bon et bien comme ça la question était résolue... Mais la vampire n'avait pas vu ses mains, ces dernières étaient immaculé du sang de sa dernière victime...

Evan avait abandonné l’inconsciente idée de s’approcher de la jeune fille des plus étranges qu’il avait rencontré dans un endroit où il n’avait pas encore ses marques, ses repères, compte tenu du peu de temps qu’il y avait passé. Pour pouvoir se repérer dans le temps, il était tout à fait certain de pouvoir assurer qu’il était arrivé aux environs de la transition magnifique de l’été à la simple et merveilleuse saison qu’est l’Automne. Cette sensation de se sentir plongé du jour au lendemain dans de froides ténèbres, laissant et criant Adieu à l’été lourd et insupportable, qui jouait des tours au niveau d’énergie et aux nerfs du jeune délinquant. Il avait non avec peine laissé tomber la chaleur étouffante de la cité qui n’était plus considérée comme Italienne. Toutes ces importantes cérémonies, toutes ces croyances inutiles, toute cette hypocrisie cachée par une apparence de bonté, entouraient la ville, ou plutôt l’état du Vatican, d’une aura indiquant aux personnes sensées de ne pas s’approcher de trop près ou de s’aventurer dans cet endroit servant de nid douillet à notre avare et imbécile de Pape. Pour être franc, l’adolescent en crise qu’il était à ses 15 ans espérait retrouver un léger soupçon de raison dans cette garde Suisse, employée pour protéger les archives et toute la paperasse pouvait porter préjudice à cette forte religion Catholique, car à présent, vu toutes les exterminations déjà enclenchée dans le passé, plus personne ne pourrait la qualifier de chrétienne, dans le doute de faire allusion aux ennemis du Pape, les Protestants ainsi que les Orthodoxes. Seulement ces braves hommes anciennement entrainés au combat semblaient tout bonnement avoir- pardonnez l’expression- un pauvre balais dans le cul ! Ces personnages semblaient être vide d’âmes, sans vie, destiné à servir leur maitre religieux jusqu’à la fin de leur misérable vie.

Tout ça pour avouer que la température ambiante française était bien plus supportable que celle de son précédent pays quotidien. Les paysages automnaux étaient tout simplement exquis, un mélange de couleurs plus chaudes et teintées les unes que les autres, et malgré lui, Evan adorait ce genre de situation physique. Se sentir au milieu d’un environnement calme et admirable. Depuis qu’il avait trouvé l’endroit où il s’était inscrit quelques jours auparavant, il avait évité tout contact visuel avec qui que ce soit, ne voulant pas faire connaissance avec les habitants plus monstrueux les uns que les autres. Il en avait aperçu des discrets, comme les être Vampiriques, cherchant des proies solitaires, faciles à oublier. Des flagrants, comme des êtres humains munis d’une paire d’oreilles félines, ou d’autres choses, vagabondant dans les herbes..

Ses pas l’avaient mené à un édifice imposant, composé de vieilles pierres envahies par le lierre ou d’autres verdures envahissant habituellement les murs de ce genre d’endroits ancien, mal entretenus. Il semblait à l’être étrange que ce bâtiment semblait servir autrefois pour des réunions religieuses polythéistes, exotiques, comme l’hindouisme ou le bouddhisme. Un étang s’étalait à la gauche du Temple. Son eau était claire malgré les nombreuses feuilles mortes flottant à sa surface lisse, n’acceptant aucunes ondes pouvant provoquer une vaguelette ou un mouvement si microscopique soit-il. Quand on jetait un œil à cette merveille aquatique de la nature, on pouvait apercevoir chaque caprice du vent dans les arbres, chaque visiteur improbable n’ayant rien d’autre à faire que venir se reposer dans cet endroit énigmatique. Comme par exemple, cette jeune fille recouverte de sang, s’approchant avec hésitation du fugitif. Elle ne semblait pas lui vouloir de mal, comme si elle n’était pas sure de vouloir parler à quelqu’un comme lui. Elle faillit se retourner mais un bruissement parmi le silence pesant de l’endroit trahi sa présence, même si le garçon l’avait aperçu quelques secondes plus tôt. Il poussa alors un soupire, se retrouvant face à son devoir de courtoisie, de ne pas s’enfuir en courant devant ce… ce monstrueux personnages, aussi magnifique soit-il. Il se retourna rapidement en un froissement de vêtement. Le frottement du jean rêche contre sa peau le fit frissonner. Ses lunettes jaune fluo pendaient vulgairement à son cou, elles pourraient toujours lui servir si en plus d’être une buveuse de sang la jeune femme était une Dordogne… L’idée de resté coincé ici, vide de sang, sous forme de pierre ne lui plaisait pas vraiment. Il enfourna ses mains glacées dans ses poches pour s’approcher d’un pas vif de la jolie jeune fille. Elle ne devait guère être plus âgée que lui, ou alors elle avait une centaine d’année et elle était immortelle… Cette pensée lui glaça le sang à l’instant ou il se retrouva face à face avec elle. N’ayant pas bougé, elle semblait attendre qu’il l’aborde, qu’il dise quelque chose de sensé, ou pas d’ailleurs. Il émit un rire narquois en la regardant de haut en bas, elle était joliment vêtue, mais il faisait un peu frisquet pour ce genre de tenue… affriolante.

« - Tu comptes me jouer un tour à la je te drague, j’te laisse me toucher et j’te vide de ton sang avant même que t’ai pu me faire plus ? »

Il garda un ton ironique tout le long de sa question, qui n’attendait de toute façon pas de réponses. Elle semblait vouloir répondre… Il lui laissa donc la charmante gloire de placer quelques mots.

En un simple demi-tour, l'inconnu c'était retourné et la regardait. Il n'avait pas l'air surpris, comme s'il était déjà au courant de sa présence, comme si le sang présent sur elle était normal. Ce n'était pas un vampire. Narashii en était sûre, persuadée même. Son teint était clair mais pas suffisament pâle pour un vampire, très loin de là d'ailleurs. Un objet jaune fluo attira son attention; des lunettes de ski pendouillaient au cou de l'inconnu, la température n'était peut-être pas très élevée mais aucune chute de neige n'était prévue à cette époque, cet objet était donc des plus ridicules aux yeux de la vampire...

Narashii n'avait pas bougé, attendant une réaction quelconque de la part du jeune homme. Ce dernier fourra ses mains dans les poches de son jeans délavé et avança d'un pas décidé dans sa direction. A quoi jouait-il ? Au rebelle ? Il voulait lui montrer qu'il n'avait pas peur ? Un macho peut-être... Dans tous les cas, Nara' s'amusait d'avance de ce qu'il allait dire ou faire. Certes, elle ne comptait pas en faire son repas ayant déjà bu peu de temps auparavant, mais pourquoi pas s'amuser un peu comme elle aimait tant le faire pour tout simplement le laisser en plan après ? Une fois qu'il aurait complètement succombé à son charme ? Oui, c'était absolument ce qu'elle voulait faire et elle se réjouissait à cette idée.

« - Tu comptes me jouer un tour à la je te drague, j’te laisse me toucher et j’te vide de ton sang avant même que t’ai pu me faire plus ? »

Narashii faillit exploser de rire à la suite des paroles de l'humain. Il n'était pas si naïf alors ? Tant mieux. La vampire lacha un sourire en observant plus en détail celui qui serait peut-être un jour sa proie. Ses cheveux roux étaient en bataille et quelques mèches blondes et rosées s'y mêlaient, ses yeux bleu clair étaient remplis d'ironie, tout comme le reste de son visage le laissait deviner. Il semblait se moquer d'elle, rire intérieurement de ses intentions et c'en était d'autant plus amusant. Au moins, il était conscient de ce qu'il risquait celui-là !
Ne faisant pas un pas pour se rapprocher de lui comme elle l'aurait fait avec une proie, elle croisa les bras et le regarda d'un air amusé. Il semblait attendre, ou du moins, lui laisser le temps de répondre avant de tourner les talons. Nara' pencha légèrement la tête sur le côté et répondit d'un ton désolé :

- Hmm, je suis désolée mais non, j'ai eu ma dose de sang pour aujourd'hui.

Esquissant un magnifique sourire, elle le fixa un instant avant d'ajouter :

- Mais j'aurais pu, ça aurait pu être amusant d'ailleurs.

Elle changea alors complètement de sujet, s'intéressant plus à la raison pour laquelle un petit rebelle dans son genre pouvait-il bien se trouver ici. Certainement pas pour étudier en tout cas, ou même pour visiter, comme elle l'avait pensé en l'apercevant. Changeant complètement de ton et prenant un air plus sérieux, elle demanda :

- Mais dis-moi, qu'est-ce qu'un petit rebelle fait ici ? Tu étudis ?

Bon et bien oublions donc le côté sérieux, l'ironie avait rapidement reprit le dessus... A présent elle s'attendait plutôt à une réponse du genre "Ca te regarde ?", en tout cas, pas quelque chose de très social et peu ouvert à une discussion.

Le jeune être vampirique étouffa un rire sincère, réfléchissant surement à une manière autre que celle qu’Evan avait cité pour ou se débarrasser facilement de cet être humain, ou pour s’amuser quelques courts instants. Elle se tut pour détailler l’androgyne, s’amusant de plus en plus à chaque minute de plus qu’elle passait en la présence de l’inconnu pour elle. L’adolescent, décida donc de faire de même, ne cessant de fixer la jolie fille dans les yeux, un regard ironique et souriant, contrairement au sentiment grave qui était incrusté sur son visage.
Dans l’ensemble elle avait un visage harmonieux, bien accordés, ce qui affichait grandement son avantage sur pas mal de jolie fille qu’Evan avait déjà croisé depuis sa présence dans ces lieux étranges. Ses admirables boucles châtains retombaient avec grâce sur sa poitrine rebondie, montrée vulgairement par son minuscule corset noir. Toujours sans quitter ses yeux du regard, il pu affirmer que malgré ses yeux rouges plus proches du bordeaux que du sang, elle n’avait pas des traits colérique, mais plutôt doux. Son minuscule petit nez se mariait très bien aves sa fine et élégante bouche, qui recouvrait de droites canines pointues, qu’il pourrait surement apercevoir en l’entendant parler avec une voix qu’il imaginait mielleuse. Pas de doutes possibles, cette jolie jeune femme devait être un fin et astucieux mélange de Vampire et de Succube. Un sourire rieur s’afficha brièvement aux lèvres du jeune criminel. A croquer.

« - Hmm, je suis désolée mais non, j'ai eu ma dose de sang pour aujourd'hui. »

La remarque de la jeune fille qui esquissa un bref sourire fit rire le blond-roux.

« - Mais j'aurais pu, ça aurait pu être amusant d'ailleurs. »

Cette deuxième phrase fit rire intérieurement l’adolescent, qui avait à présent les yeux brillant de bonne humeur, comme le réconfort d’une âme pas si innocente que ça. Elle faisait la méchante, mais elle avait une âme à moitié pure, si ce n’est que l’idée qu’elle passe du bon temps avec des hommes n’était pas exclue de l’hypothèse d’Evan. A l’occasion, cela ne le dérangerait d’ailleurs pas de la connaitre un peu mieux.

« - Mais dis-moi, qu'est-ce qu'un petit rebelle fait ici ? Tu étudis ? »

La question qui allait avoir une réponse tellement évidente fit éclater de rire le jeune homme. Rien que le mot étudier lui donnait de vulgaires frissons. Dans ce monde onirique et fluorescent, les cours ne devraient exister en aucun cas. Les adultes qu’il avait rencontrés durant son parcours des plus étonnants, lui avaient dit et redit qu’une structure éducative permettait de franchir des murs insurmontables, impossible à escalader. Seulement, inexplicablement, le jeune garçon n’avait alors jamais eu besoin d’autre chose que de sa culture étonnante. Il était intelligent, et il n’avait pas besoin d’exploiter ses compétences. Etre enfermé et assis devant un pupitre ne lui réussissait pas.
Le rouquin n’était pas bavard habituellement, mais il n’avait à ce stade rien à perdre à parler un peu avec cette jolie fille. Il lui répondit donc avec un fort accent italien et quelques mots semblant sortir tout droit de la bouche d’un jeune anglais se tuant à parler la langue de Molière et de Baudelaire.

« - J’observe… Et j’écoute. Tu devrais essayer, une fois, de t’assoir au milieu d’une forêt, d’un lieu naturel, de ne plus faire aucun bruit omis ta respiration. C’est reposant. Ça change des tueries, des fusillades et des dealers, je trouve. »

Il marqua une courte pause, en souriant à la jolie fille. Il fit un geste osé, il prit sa main pleine de sang, qui n’était pas le sien. Il la porta près de son visage, comme ci l’odeur sanguine lui donnait jouissance extrême.

« - Tu n’as jamais pensé que si on éteignait le soleil, on ne verrait plus la souffrance des gens que l’ont torture ? Enfin, je n’arrive pas à t’imaginer impassible aux cris des hommes à qui tu vides si rapidement le sang. Tu es bien trop jolie pour être méchante, n’est-ce pas ? »

Le garçon prononça ses derniers mots en approchant son visage de celui de son interlocutrice, de manière à ce qu’il ne reste plus que quelques vulgaires centimètres. Il sourit attendant sa réaction.

Le jeune homme enchaina rires et sourires, réagissant aux mots de Narashii. Il ne semblait pas effrayé, loin de là même, comme s'il ignorait la dangerosité des vampires. Certes Nara' lui avait signalé qu'elle ne voulait pas de sang, mais un vampire reste un vampire, on ne sait jamais ce qu'il peut arriver. Une envie, un besoin de sang innexpliqué et en une fraction de seconde elle pouvait porter ses canines au cou doux et clair de l'inconnu, savourant son sang, buvant chaque goutte avec avidité. Sauf si ce rouquin était trop intéressant à son goût pour en faire son repas. Après tout, il avait tout pour que la vamp ne lui fasse rien, il ne fuyait pas, il parlait et ne semblait pas être aveuglé par son charme, du moins, pour le moment. Il répondit alors :

« - J’observe… Et j’écoute. Tu devrais essayer, une fois, de t’assoir au milieu d’une forêt, d’un lieu naturel, de ne plus faire aucun bruit omis ta respiration. C’est reposant. Ça change des tueries, des fusillades et des dealers, je trouve. »

Un accent marqué accompagna ses mots, italien d'après ce qu'elle entendit, mais il était pourtant impossible de dire qu'il était italien avec les airs anglais que prenaient ses phrases. Il fit un nouveau sourire, puis, au grand étonnement de Nara', il prit sa main immaculée pour la porter à son visage. La façon avec laquelle il sembla humer l'odeur du sang fit douter la vampire sur la véritable identité de l'humain. Peut-être n'était-il pas si humain finalement ? Mais si c'était un vampire, elle l'aurait reconnu, elle l'aurait ressenti, jamais elle ne c'était trompé sur l'identité d'un humain, elle reconnaissait toujours les vampires. D'ailleurs, il vallait mieux qu'elle les reconnaisse si elle ne voulait pas en vider un de son sang...

« - Tu n’as jamais pensé que si on éteignait le soleil, on ne verrait plus la souffrance des gens que l’on torture ? Enfin, je n’arrive pas à t’imaginer impassible aux cris des hommes à qui tu vides si rapidement le sang. Tu es bien trop jolie pour être méchante, n’est-ce pas ? »

Nara' sourit lorsqu'il se rapprocha d'elle, plaçant sont visage tout près du sien. C'était un poète, un auteur du romantisme, un Chateaubriand en herbe, ou peut-être ressemblait-il plus à Lamartine. Il ne semblait pas vouloir admettre qu'elle puisse être méchante, qu'elle soit une meurtrière, mais il se trompait, du moins en partie. Méchante n'était pas vraiment le mot, et les cris des hommes qu'elle tuait, s'ils avaient le temps de réaliser ce qu'il se passait, ne la dérangeait pas du tout, bien au contraire. La vampire, après avoir fait mine d'une rapide réflexion, répondit, toujours souriante :

- Qui a dit qu'être jolie empêchait de prendre plaisir aux tueries ? Je suis née pour ça, comme toi tu semble être né pour écrire des poèmes en regardant les feuilles tomber.

Elle ne fit pas un geste et plongea son regard dans les yeux bleu clair de l'adolescent.

La jeune et belle inconnue semblait réfléchir à chaque mot que son interlocuteur prononçait. Comme si elle cherchait un soupçon de crainte, de peur dans ses intonations, d’intimidation ou de timidité. Elle essayait d’analyser ses paroles, pesant ses mots, tout en essayant de deviner quel accent dominait la voix fluide et douce de l’adolescent. Malgré sa voix claire et carillonnante, il avait un timbre masculin à souhait. Elle semblait étonnée à chaque geste délicat et fin que le garçon effectuait, chaque parole, chaque comportement non cohérent avec son esprit. A première vue, elle hésitait encore sur l’identité monstrueuse que pouvait avoir l’adolescent. La voir se creuser ainsi la tête eu le don de faire rire Evan. Elle souriant pourtant à chaque mouvement, se plaisant à intéresser partiellement l’inconnu. Elle ne connaissait rien de lui. Elle avait certes, un moyen de défense incomparable, mais elle restait une jeune fille fragile, bien monstrueuse qu’elle soit. Des hypothèses traversaient rapidement la tête du jeune homme. Il n’avait aucune certitude sur le fait qu’un Vampire soit immortelle, il n’avait d’ailleurs aucune idée de leurs limites. Est-ce qu’un couteau dans la chair de ces êtres serait plus efficace qu’une paire de balle de plomb ? Fallait-il, comme dans les contes d’enfant, enduire ses armes blanches d’ail pour avoir plus d’efficacité ? Les pensées meurtrière du criminelle furent interrompit par la voix douce de la jolie jeune femme.

"- Qui a dit qu'être jolie empêchait de prendre plaisir aux tueries ? Je suis née pour ça, comme toi tu semble être né pour écrire des poèmes en regardant les feuilles tomber."

C’en était trop, la réponse de l’inconnue fit exploser Evan. Il en pleurait de rire, ne sachant que rajouter à cette observation qui aurait pu être fine mais qui s’avérait être totalement fausse. Si la police nationale Française entendait telle remarque à son propos, elle prendrait la pauvre jeune fille pour une pauvre idiote insouciante. Pourtant la description brève qu’elle lui avait déclarée ne dérangeait pas le tueur. Il aurait eu une vie bien différente s’il avait été né pour écrire de vulgaires et naïfs petits poèmes toute sa vie. Une pire punition encore que le pénitencier qu’il avait enduré durant sa préadolescence. Un court instant il s’imagina assis là, près de la rivière, un carnet en papier recyclé au bras, récitant des vers de LaFontaine. Il compara alors cette idée impossible à sa vie, aux joins, au tabac, à l’alcool, aux armes à feu, aux prostituées Allemandes.. Ce n’était d’ailleurs pas comparable. Ces deux styles de vie n’avaient absolument aucun point commun. Il se calma, regardant dans les yeux l’être vampirique, et plongeant sa main dans la poche droite déchirée de son jean. Sans quitter des yeux le magnifique rouge de son regard, il sortit un paquet de cigarette et en alluma une avec une grâce incomparable. Il sourit, il semblait évident qu’elle ne fumait pas, peut-être même qu’elle était dans un club anti-tabac dans son lycée de Buveurs de Sang. Il resta ainsi silencieux, attendant comme un poète, l’inspiration d’une quelconque réponse qu’il aurait pu donner à cette magnifique créature. Il profita donc de cet instant de réflexion, pour se poser la question fatidique mais inutile. Etait-il seulement attiré par une telle fille ? Depuis qu’il était enfant, il n’avait pas vraiment ressenti de manque particulier, pas d’impression particulière. Vers ses 14 ans, il avait cherché si il était moyen de se dédoubler, seulement pour essayer de tendrement forniquer avec son double féminin. Ce souvenir le fit rire, l’adolescence peut mener à des théories idiotes, ou tout simplement veine. Il décida alors qu’elle était une cible potentielle, il se trouva donc dans l’obligation, comme à cause de certaines formules de politesse que l’ont ne lui avait jamais apprises, de lui demander des renseignements sur sa personne. Il aspira une bouffée de fumée de sa cigarette, avant de s’approcher doucement du Vampire.

« - Ton hypothèse comme étant dite que je suis né pour être poète s’avère être fausse. Pourrais-tu me faire l’honneur de m’informer de ton prénom ? »

Il avala brusquement sa salive, pas étonnant qu’elle le prenne pour un poète, sa façon de parler n’en était que de pire en pire depuis qu’il était de retour en France, ce pays où il était recherché pour un bon paquet de meurtres… Il tira encore une fois sur sa cigarette meurtrière, soupira, et repris la parole d’une vois légèrement plus masculine.

« - Putain, c’que je suis snob à l’air français… Tu dois m’trouver trop bizarre, non ? Surtout avec mon accent minable. »

Il se racla la gorge puis approcha son visage du sien. Il sourit, approchant ses lèvres de celles de la jeune fille.

« - Alors, je peux savoir ton nom ma jolie ? »

A la suite de sa remarque, l'humain explosa de rire, des larmes coulant sur ses joues. Narashii ne dit rien, observant la réaction euforique du jeune homme. C'était sûr qu'il n'avait pas le style d'un poète au niveau de son physique, de ses vêtements et tout ce qui va avec, il n'y avait absolument aucun doute possible là-dessus. Mais ses paroles étaient tournées d'une telle façon que, en entendant simplement sa voix, on pourrait croire à un étudiant en littérature bien décidé à suivre le chemin d'anciens poètes. Cette idée disparaissait immédiatement quand on le regardait, rien que ses lunettes fluo et son jeans délavé montraient bel et bien qu'il était plutôt tueur que romantique. Pourtant, la vamp ne comprenait pas en quel honneur il utilisait des mots si... recherchés.

Il avait sorti un paquet de cigarette et c'était emparé d'un de ces batônnets mortels à l'odeur suffoquante pour les plus frêles humains. Bizzarrement il ne lachait pas ses yeux, semblant réfléchir à un nombre incalculable de choses en même temps, par ailleurs, elle non plus ne lachait pas ses iris bleus, tentant de comprendre qui il était réellement. Mais en vain, la vampire était incapable de fixer un mot précis sur la personne en face d'elle, ses faits et gestes étaient trop contradictoire pour qu'elle puisse en déduire une idée fixe. La fumée de sa cigarette montait doucement en l'air au fur et à mesure qu'il la consommait, embaumant l'air de son poison. Ce n'était pas quelque chose que Nara' appréciait, mais elle ne détestait pas ça pour autant, c'était une chose parmis tant d'autres et si les humains aimaient se tuer à petit feu avec ça, c'était tant mieux pour eux après tout.
L'inconnu s'approcha à nouveau avant d'annoncer :

« - Ton hypothèse comme étant dite que je suis né pour être poète s’avère être fausse. Pourrais-tu me faire l’honneur de m’informer de ton prénom ? »

Que faire après une telle réponse ? Mourir de rire ? Oui, sûrement ! Il n'était vraiment pas crédible, il se contre-disait tout seul. Pourquoi parlait-il comme ça si c'était pour dire qu'il n'avait rien de poète ? Dans tous les cas, cette phrase était d'un ridicule époustoufflant, à tel point que Narashii explosa de rire à son tour. Un rire qu'elle tenta de calmer rapidement, tenant à lui démontrer qu'il ferait mieux de parler autrement s'il ne voulait pas qu'on le surnomme en tant que poète. Mais elle n'eut pas le temps de parler qu'il avait ajouté d'une voix un peu différente, plus masculine apparement :

« - Putain, c’que je suis snob à l’air français… Tu dois m’trouver trop bizarre, non ? Surtout avec mon accent minable. »

Au moins il s'en rendait compte tout seul, il était lucide, c'était déjà ça. Mais on ne pouvait pas dire que Nara' avait un langage très familier de son côté. Etant née il y a quelques siècles, elle avait concervé, comme tous les vampires, des tournures de phrases qui pouvaient s'avérer... étranges, ou trop soutenues pour être de cette époque. Mais c'était quelque chose qu'elle essayait d'éviter à tout pris pour ne pas rendre ses mots ridicules...

« - Alors, je peux savoir ton nom ma jolie ? »

L'adolescent c'était rapproché, toujours plus près, à tel point que la vamp n'aurait même pas eu à bouger pour l'embrasser. Si l'envie lui prenait, elle pouvait le tuer là, tout de suite, sans même qu'une demie seconde ai le temps de s'écouler. Mais ce retournement de situation n'était pas habituel, c'en était presque anormal à ses yeux. Habituellement, c'était elle qui décidait, elle qui menait l'autre par le bout du nez comme ça lui chantait sans qu'il, ou elle, puisse comprendre quoi que ce soit, complètement hypnotisé. Mais là c'était différent, c'était lui le vampire et elle la proie, exactement l'inverse de sa situation habituelle, à l'exception près qu'elle avait complètement conscience de ce qu'il se passait.
Finalement, elle sourit à son tour et recula d'un pas, puis de deux, avant de se retourner, se trouvant dos à l'être humain. Affichant toujours un sourire qu'il ne pouvait à présent plus voir, elle répondit :

- Accent minable ou pas, oui, tu es étrange.

Elle tourna la tête vers lui et se présenta finallement de sa voix toujours aussi douce :

- Je m'appelle Narashii, et toi ?